Radio

Écoutant à la radio la voix posthume de Pontalis dont j'admire depuis peu les textes, et qui a débloqué mon problème de parole écrite, j'ai été sensible au genre de littérature qu'il appelle l'autographie : le fait d'écrire à partir de sa vie, et non sur sa vie. Dans les séries d'images que je construis depuis quelques années, je ne montre jamais pas directement ma vie dans mes photographies ; je l'insinue ; je la cache au fond des images ; ce n'est pas elle qui est la reine, ce qui ne l'empêche pas de faire  naître des beaux motifs visuels tout en les détournant de leurs origines : les êtres photographiés perdent leurs états civils, le lieux sont oublieux de leurs géographies, et les objets troquent volontiers leurs qualités pour d'autres. Est-ce pour autant je me situerais dans le fiction ou l'imaginaire ? Non, nous sommes toujours et encore dans la réalité, mais sans doute à l'intérieur d'elle-même ; quelque part dans une forme qui en serait l'origine sauvage ou bien son crépuscule. 

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