Notes

D’un coup, il y a eu la libération d’une force.
Elle a rempli le monde. J’ai essayé d’être au plus près d’elle. Quelques secondes de vie, on retrouve ensuite les heures mornes.
Cela a habité une forme. Cela s’est présenté. Je ne pouvais absolument pas prévoir l’événement.
La qualifier, le nommer, impossible.
Si c’était le cas, on écrirait, on parlerait. À défaut de bavardage, on cueille, recueille. Ça balbutie quand même un peu. Ça défie le langage.
Quand la chose surgit, on récupère tout ce que le temps nous a pris avant. On reprend le dessus. On se dit que pour une fois (et c’est extrêmement rare) on prend et donne au même moment. Il y a vraiment le passage d’une puissance qui console et va d’un bout à l’autre, de l’homme jusqu’aux choses. Et quand je vis cette aventure, je retrouve l’enthousiasme d’un enfant : je trépigne, je suis impatient, je saute sur place, comme si le corps que j’habitais était d’un coup trop étroit pour les pensées et les sensations qui passent.
Il faut absolument préserver, garder. Mais la forme n’est déjà plus là.
Attendre le prochain train sur le quai d’une gare où chacune des destinations conduisent vers la lumière. Gare de Lyon, n’importe où.

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