Images téléphonées [2006]


À la va-vite

Il y a des idées avec lesquelles je m’entends plutôt bien, comme avec des vieilles copines, et d’autres ( souvent bonnes et belles ) que je regarde de loin, que je lis et j’écoute chez les autres, mais que je peine à accueillir chez moi.

Fatigue de l’œil droit fâché avec l’autre.

Bonne influence d’Ariel Denis que je lis en ce moment. Je ne mime pas sa prose, mais grâce au rapport soigné et désinvolte (mariage difficile à tenir) qu’il entretient avec la langue, la mienne se trouve plus à l’aise, elle se lâche.

Cet hiver les femmes portent beaucoup de bottes, cela me fatigue un peu. La mode généralisée étouffe le désir. J’ai l’impression de voir déambuler des mannequins de cire et cela ne va pas du tout. Que reste-t-il à voir de nouveau ? Il faudra attendre le printemps et qu’elles se décident enfin à quitter ces hautes chausses en cuir. J’espère qu’elles auront un peu d’originalité, qu’elle sauront me surprendre. Ah que je devienne enfin spectateur de vêtements singuliers ! À la rigueur, je peux passer commande, mais je me demande si l’on m’aime assez pour m’écouter. Je ne serais pas exigeant, mais que cela soit clair : je refuse d’avance tout style qui serait la réplique d’un genre ancien ou d’une autre femme.

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