L'été
La blessure pointue entre mes yeux qui ne cicatrise pas
un troisième œil ai-je pensé
c'est facile oh que c'est sot
mais comment ne pas se faire avoir
Je cède parfois à mes facilités
ma joie ma petite mort (souvent sociale)
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Le pari pas si dingue que ça : relier un minimum de trois ou quatre phrases ensemble
Laisser du blanc
Ça impressionne
Donne l'impression d'avoir un gros territoire
Alors que
Mince écrit le poète
Maigre dit le critique
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Être sous la bonne influence d'une voix qui compte, sans chercher à l'imiter. Une affaire d'impulsion, pas d'expression.
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Je voudrais là maintenant demander à l'adolescente pourquoi déjà ses seins sont grossièrement refaits, mais je dois d'abord demander la permission à ses deux malabars de copains qui veillent au grain, vive les lunettes noires. (Je regarde ses seins, je baisse la tête, j'écris ma phrase à la con, et voilà que les seins sont maintenant cachés sous une grosse serviette genre onolulu.)
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Recourir au poème, désir évident, absolument pas relié à un amour de la forme poésie, j'en lis peu, elle m'agace car c'est la partie de la littérature la plus etiquetable (même quand elle nous la joue grand bond en avant du langage) ; alors pourquoi, pourquoi donc recourir au poème ? Chemin le plus court vers le monde des choses ? Non, cette réponse ne me va pas. Cette réponse est grotesque. Encore un effort. Pourquoi recourir au poème ? Toujours la brièveté. L'équilibre. Le fugitif. La traque de l'éphémère. Au moins, cette petite pensée s'applique aussi à la photographie. Ça tombe bien.
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