L'été encore

Le souvenir d'un entretien au téléphone avec Jaccottet il y a quatre ou cinq ans répondant à mes questions envoyées avant par écrit ; je ne me souviens aujourd'hui plus de ses mots, mais de la précision maniaque avec laquelle  il me dictait sa ponctuation, des virgules, beaucoup de virgules.


L'empreinte du ciel (se donne, comme poème)


Réveillé par le bruit des vaguelettes sur des galets, douceur au carré. Pas bruit : son, événement, soie, drap.


L'été des plongeons divers.


Tout ce qui passe par la tête et ne mérite rien. Aucune attention. Comme, cette phrase.


La grande mer qui sort des yeux, inventée, renouvelée par mon corps qui ne bouge pas, donne.


Toujours cette attente, l'eau, l'origine. Le vent qui orchestre la lumière et aussi, donc, le mouvement du pin au dessus de moi ; visage tavelé, image de soi, preuve de l'été.


Le présent, pas un carrefour, cette fois, un pont. Un promontoire.


Je ne photographie (presque pas), aucune raison de dramatiser, cette fois.


Pourquoi pas un requin au milieu de l'image, à voir, en demander un.


Le roman, le réel, la vie, l'ordre. Le poème dans la tête, les choses, l'insensé, la perte. Comme plusieurs photos différentes mises bout à bout.


Quand je n'entends plus rien, je veux écrire pour écouter ma voix à nouveau.


Après je peux nager en silence, serein.


L'embrasse. Langues.



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