entré dans la nuit




Il se peut que l’onde d’un choc, si terrible soit-il, défie le temps, et soit d’un coup perceptible avant le drame : comme si l’écho, devenu fou, faisait des voyages insensés dans tous les recoins du temps ; craquelant le passé, inventant même des failles en cisaillant le cœur, donnant à la souffrance une place capitale qu’il n’a pas désiré : le choc invente aussi des feux, révélant des signes annonciateurs qui sont sans visages, sans signification, mais infiltrés dans la tête comme des rumeurs noires ; impossible de les nier, impossible de les déchiffrer, mais avant la chute, le monde a déjà vacillé, et après elle, il porte doublement le poids du temps qui s’est effondré dans le silence.

Articles les plus consultés