à suivre

Reprise dans la discrétion du mois d’août. L’été : studieux, sportif, marin. J’ai notamment travailler à mettre en ordre mes images pour mon livre “Saccades”. La séquence me semble réussie, ou plutôt recevable ; difficile, avec tout ce matériau d’images accumulé depuis quelques années, de trouver le bon tempo et une bonne distribution des figures. Choses, êtres, paysages. Il y aura d’abord un court texte d’introduction, puis le défilement des photographies (une quarantaine) suivies enfin de vingt cinq pages de textes dont la plupart trouvent leur origine sur ce blog. J’ai dû (comme pour les images) faire un travail important de “dégrossissement” de cette matière : faire la pari que cette suite de fragments (courts récits, aphorismes, fictions, descriptions), malgré son éparpillement, donne la sensation d’une lecture suivie, presque linéaire. Quel est la rapport entre ces phrases et ces photographies ? Un rapport de brièveté, peut-être. Je dois dire que leur parenté n’est pas évidente immédiatement ; mais en en écrivant à côté de ces photographies, je savais qu’elles faisaient partie du même travail. Est-ce le même regard ? Le même ton ? Peu d’idées claires sur la question. Mais il faut ce partage, comme j’ai besoin naturellement dans la vie de voir et de parler. Par ailleurs, ces textes tracent des chemins pour des prochaines explorations. Expérimentaux, au sens du lâcher prise, du tout venant, mais maîtrisé. Il y a des phrases qui annoncent la fiction, d’autres qui penchent vers une voix intime, personnelle, et ce sont deux directions qui m’intéressent. Je veux que ce livre “saccades” puisse être perçu à la fois comme un objet fini, et en même temps comme un recueil de formes transitoires. L’aventure continue, mais sous quelles formes ? “Saccades” est l’aboutissement d’un certain regard dont “ma vie” a été le matériau sous sa forme la plus éclatée. Aujourd’hui, je suis à la recherche de quelque chose de plus concertée, un mouvement qui ne serait plus une fuite.