Petite prose

19h, midi (été 1980 ?)

La lumière qui tombe, faiblit, se réfugie in extremis dans la chair d'un objet, d'un être ; enfant (méditerranée) mon père attire mon attention sur elle quand le soleil donne ses derniers rayons ; il me demande d'être le  dernier destinataire du crépuscule ; directement baignant dans la lumière ou à contrejour, il photographie mon visage, et j'entends le bruit du moteur de l'appareil qui rythme ce moment où nous entrons tous les deux en image dans cette lumière kitsch et belle - comme une bande son sirupeuse d'un film qui commence ou finit plutôt bien.

Ardèche (Juillet 2014)

Baignade dans la rivière en juillet, je joue avec les enfants d'une amie, des rochers, et des vaches, des ricochets de mioches que j'esquive ; je ramasse au fond de l'eau terreuse des cailloux, je me mets sur la pointe des pieds, je regarde ces deux femmes qui surveillent leurs gosses, puis je gueule gaiment  (imitant très mal une voix d'enfant) et pose cette question qui fait rire et trembler tout le monde : "Est-ce que ces pierres sont mortes ou vivantes ? Je veux  une réponse tout de suite. Maintenant."

Articles les plus consultés