Résolutions

Qu’une image puisse enfin se substituer à tout ce que je voudrais dire ou écrire.

Fin d’année, dans le froid.

Attente d’un ami ; son retard me permet de photographier un jardin d’hiver. Ce n’est pas vraiment un jardin, c’est un rebut de fleurs et de plantes coincées dans un enclos au raz des pots d’échappements. Je crois voir une grosse laitue gelée au milieu de rien. Ce n’est probablement pas ça, mais qu’importe, la grosse laitue m’émeut, je la photographie comme je donnerais dix centimes à un pauvre type vautré dans une impasse.

Plus court je vous prie, quand vous prenez le temps de vous expliquer, je sais trop où vous souhaitez m’emmener et je m’ennuie.

Il a lu ça hier comme dans un miroir : médiocrement triste, médiocrement gai.

Avouons-le : l'image est une friandise.

Qu'avez-vous fait de votre colère ? Ne me dites surtout pas n'être plus sensible à votre scandale.

Il faudrait toujours dissocier travail et métier. Que l’un n’entende jamais parler de l’autre sinon je suis foutu.

Ha oui vous êtes nonchalant, beau projet, vous laissez l’attention faiblir, simulez un clown au chômage, parlez et vivez comme un hurluberlu, tous ces stratagèmes pour laisser le hasard et l’inattendu entrer dans votre vie, mais dès que vous repérez quelque chose qui vous intéresse, vous mordez et vous ne lâchez plus.

Barthes, à propos de la prose d’un jeune écrivain (qui n’écrira plus), atteste qu’il s’agit bien de formes courtes, mais que ce travail ne s’apparente pas à l’art du fragment et n’a rien à voir non plus avec des pages d’un journal intime ou de carnets. Ce ne sont des « éclats de langage » semblables à des flocons.


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